Il est des soirs où je relis tes lettres...
Surgissent alors en moi les doux espoirs qu'elles ont fait naître.
Il est des soirs où de mes pensées, tu deviens le maître,
m'empêchant de conjuguer au présent le verbe être.
J'étais libre, je l'affirme, avant de te connaître,
Je serai, en imaginant ce que tu as pu me promettre,
Mais je ne fais qu'errer dans ce ténébreux silence en quête de ton être.
Quand je m'égare, lasse, épuisée de tous ces vains kilomètres,
Je m'imagine ce petit oiseau qui s'envole par la fenêtre,
Laissant s'écraser sur le sol, la pile de tes lettres dans lesquelles je m'empêtre,
Se libérant le bec de tout ce poids qui commandait mon mal-être,
Volant, défiant les intempéries et se moquant des baromètres,
Car, ayant dépassé de ton aura le diamètre,
Mes démons intérieurs devenant des ancêtres
Toutes les fantaisies il peut maintenant se permettre...
Ce soir, ce petit oiseau, je le vois apparaître,
Comme bercé par le vent me soufflant : "Va, vis, deviens... pars à la quête de ton être"
Ce soir, j'engage ce vent salutaire comme chef d'orchestre...
Je vole, dans cet air mélodieux, vers le territoire de mon bien-être...