Quand le courant passe entre un professeur de français et un professeur de mathématiques,
que le professeur de français étudie "Effroyables jardins" de Michel Quint avec ses élèves de 3ème,
que le professeur de mathématiques se laisse inspirer...voici le résultat !!
Singulier pluriel
D'un rouge
Sublimant les lèvres comme par magie,
Rouge cosmétique démocratisé à l'envi,
Rouge artificiel amenant une beauté devenue stratégie
Pour figer des esprits que tant d'éclat à l'anesthésie convie.
D'un rouge,
Qui ravit l'oeil plus qu'il ne le révèle,
Qui célèbre le sourire plus qu'il ne l'appelle,
Qui endort les consciences plus qu'il ne les réveille,
Mais dont je me réjouis à chaque baiser providentiel,
A ce rouge,
Que mes yeux et oreilles condamnent sans appel,
Agressés par des "Oh !" ,"Ah !" résonnantes, trébuchantes voyelles
Acclamant un nez rouge ambulant, stupide appareil
Déclenchant tant les rires que mon dégoût sans pareil.
D'un rouge commercial aux multiples nuances,
Appliqué sur des lèvres obéissant à l'élégance,
A ce rouge perturbateur porté avec véhémence,
Par un nez contestataire, refusant de suivre la tendance,
Tout le chemin d'une conscience à éveiller avec patience.
Du maquillage séduisant l'oeil, mais le détournant de l'essentiel,
A la réalité brutale, grossièrement maquillée par quelque clown occasionnel,
Un regard à éduquer, à ancrer dans le réel,
Pour faire exister dans des yeux chargés d'étincelles,
Ce rouge singulier aux résonances plurielles.